Les mâles Araignées-loups dévorent les vieilles femelles!
13/04/11
En Uruguay, des chercheurs viennent de découvrir que les mâles d'une espèce d'araignées-loups, Allocosa brasiliensis, avaient pour habitude de cannibaliser les femelles les plus âgées. Ils ont fait cette découverte alors qu'ils étudiaient l'araignée comme bio-indicatrice du milieu côtier. Cette étude est publiée dans le Biological Journal of the Linnean Society.
On connaît l'histoire des femelles araignées qui dévorent le mâle s'il ne fait pas son affaire assez vite. Raison pour laquelle chez plusieurs espèces, les males amènent des "cadeaux" aux femelles (proies emballées dans la soie) afin d'occuper la femelle pendant l'accouplement et éviter de se faire manger par elle (certains mâles rusent même en faisant des gros paquets long à déballer pour la femelle mais avec rien dedans!) Même si le comportement de cannibalisme était connu chez les femelles araignées, il n'avait jusqu'à aujourd'hui jamais été observé chez les mâles.
Dans cette étude en nature, les mâles ont été observés en train de s'accoupler avec les plus jeunes femelles alors qu'ils mangeaient les plus vieilles, c'est à dire celles avec un plus faible succès reproducteur. Les scientifiques ont remarqué que les mâles s'accouplaient préférentiellement avec les femelles "vierges". Dans cette espèce, le premier sac d'oeufs pondu est le plus réussi en termes de nombre d'oeufs, c'est donc ces femelles qui donneront aux mâles une plus grande descendance, d'où l'avantage pour eux de s'accoupler en priorité avec des femelles qui pondent pour la première fois.
Tandis que les mâles pouvaient prendre le dessus sur les femelles les plus âgées et/ou en moins bonne condition physique et les ont mangées.
Il semblerait que les habitats très hostiles où vivent ces araignées-loups poussent les mâles à se servir des femelles comme proie alimentaire.
Cette espèce d'araignée est nocturne et vit dans les dunes de sable le long des rivières et sur la côte de l'océan Atlantique en Amérique du Sud.
Ce serait donc cet environnement particulier (températures extrêmes, vents forts, peu de refuges et faible abondance de proies) qui aurait sélectionné ce comportement sexuel inhabituel où les mâles doivent choisir les femelles avec lesquelles ils s'accouplent et celles qui serviront de repas. Ce choix se fait en fonction du succès reproducteur, ou du plus grand nombre de descendants qu'ils pourront laisser.
A lire (et provenance de la photo): BBC