Chlo-Biodiversitécologie

 Chlo-Biodiversitécologie

capacités cognitives de la mésange charbonnière

Avez-vous déjà entendu parler de l'histoire de certaines mésanges charbonnières qui dans les années 1920 en Angleterre ont compris comment enlever les capsules des bouteilles de lait déposées sur les perrons des maisons pour manger la crème? Ce comportement s'est ensuite répandu par imitation à différentes populations de mésanges charbonnières.

Ces mésanges réputées pour leurs capacités d'apprentissage et d'imitation ont fait l'objet d'une nouvelle étude menée par Laure Cochard de l'Université de Montréal sous la direction de Frédérique Dubois et Louis Lefebvre (Université McGill). L'étude s'est déroulée sur l'île Gotland en Suède où les mesanges charbonnières sont abondantes. Un site de l'île était équipé de nichoirs et de caméras vidéo permettant l'observation des oiseaux dans leur milieu naturel.

 

Dans l'expérience, les portes de 50 nichoirs étaient obstruées et ne pouvaient être ouvertes qu'en tirant sur une petite ficelle (voir photo). Le temps pris par les parents pour comprendre comment ouvrir l'entrée du nichoir était calculé pour étudier une possible corrélation entre "intelligence" et succès reproducteur.

Ce dispositif était mis en place 6 semaines après l'éclosion des oeufs (afin de ne pas compromettre la survie de la nichée), et l'obstruction était mise en place seulement une heure. Les résultats ont montré que la moitié des oiseaux ont réussi à ouvrir l'entrée du nichoir en tirant ou en se posant sur la ficelle. Certains trouvaient même la solution en moins de 10 minutes.

 

Même si l'analyse des résultats n'est pas encore terminée, il semble bien que les données montrent que les parents qui trouvent le plus rapidement la solution ont le plus d'oisillons vivants après 14 jours et le poids de ces oisillons sera aussi plus élevé.

 

Les variations cognitives inter-individus se traduisent donc par des variations dans le succès reproducteur et on peut ainsi parler de sélection cognitive selon la chercheuse Frédérique Dubois (Université de Montréal). En effet, les oiseaux ayant des comportements novateurs pourraient réussir à trouver plus de sources de nourriture dans un nouvel habitat ou à trouver de nouvelles ressources alimentaires en cas de disette. C'est en particulier le cas des espèces introduites sur de nouveaux territoires.

La chercheuse suppose aussi que ces capacités cognitives soient reliées aux critères de sélection sexuelle dans cette espèce monogame où le mâle autant que la femelle se choisissent. L'intérêt pour eux serait donc de choisir un partenaire en fonction de ses capacités cognitives qui pourraient être évaluée par exemple par la qualité et complexité du chant.

 

 

A lire et photos extraites de :UdeM nouvelles



06/04/2011
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour