Chlo-Biodiversitécologie

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Effets de la fragmentation de l'habitat sur le macaque à queue de lion

Le macaque à queue de lion (Macaca silenus) est une espèce menacée de primate indien (un cercopitheciné).  Il vit dans la région "Western Ghâts" décrit comme un hotspot de biodiversité (voir WWF).

Carte extraite de Primatology:Western Ghats, (India Map from cepf.net)

En 2010, l'IUCN a estimé la population à 4000 individus (avec 2500 animaux matures). Il existerait 47 sous-populations de macaque à queue de lion répartis sur 7 localisations. La fragmentation de leur habitat semble être la première cause de leur déclin.

 

Ces macaques vivent en général en organisation sociale matriarcale, avec un mâle adulte et un subadulte et plusieurs femelles accompagnées de leurs progénitures. Le groupe a une taille moyenne de 18 individus (il peut aller de 7 à 40 individus).

Cette espèce de macaque a un taux de reproduction relativement faible par rapport à d'autres macaques (maturité des femelles tardive, taux de natalité assez faible, long intervalle entre les naissances), ce qui le rend encore l'espèce plus vulnérables aux pressions environnementales.

 

Ces macaques sont aussi des singes extrêmement arboricole, ce qui a une importance particulière pour sa conservation (plusieurs échecs de conservation dans des habitats adjacents à des zones perturbée par le feu ou des zones de plantations).

 

La fragmentation est une menace importante car elle sépare les groupes de primates et empêche donc les flux génétiques entre les populations. La fragmentation de l'habitat est le processus de division en petits fragments isolés d'un habitat (comme une route qui traverserait une forêt). Les effets de la fragmentation se répercutent sur la composition du paysage, sa structure et sa fonction.

D'après plusieurs études, la fragmentation a des effets sur la composition des groupes sociaux de macaques: groupes plus grands avec plus d'un mâle adulte dans les plus petits fragments.

Il y a aussi une correlation positive entre la taille du fragment, le taux d'immatures et le taux de natalité. Les auteurs supposent une prédation accrue et une pénurie des ressources dans les petits fragments. Ils ont aussi montré une corrélation positive entre la qualité de la végétation et la taille du fragment.

Les modifications démographiques et alimentaires due à cette fragmentation entraînent des changements significatifs dans les comportements et les activités du groupe.

Plusieurs chercheurs suggèrent de faire des corridors de végétation entre les fragments pour permettre la connectivité du paysage (ce qui permettrait les flux génétiques entre population).

 

En plus des problèmes de réduction de l'habitat et de l'isolement des groupes, les conflits homme-faune exerce une pression importante sur la survie des macaques: plantations, zones de forêts abbatues, chasse des macaques,... tout ça augmente les contacts des macaques avec les hommes.

 

Afin de protéger cette espèce, des efforts sont nécéssaires dans le maintien d'un flux génétique entre les populations, dans la protection de son habitat forestier, et dans des compromis avec les zones d'agriculture.

 

Pour en savoir plus: Primatology

Photo extraite de Primatology: Kristin Abt



04/03/2011
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