Chlo-Biodiversitécologie

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La révoltante chasse aux trophées africains

20/05/2011

 

Des milliers de chasseurs du monde entier partent en Afrique australe chaque année pour rapporter un trophée et poser avec son arme devant un animal tué.

Retour sur une pratique archaïque...

 

La CITES (Convention sur le commerce international des espèces en voie d'extinction) rapporte que l'exportation de trophées est passée de 1500 pièces par an en 2000 à 4000 en 2008.

Dans certains cas, des réserves de chasse privées capturent certains de leurs animaux les plus précieux et les présentent en cage lors d'une vente aux enchères, les organisateurs de safaris privés pour richissimes chasseurs du monde entier assistent à ces enchères (les animaux les plus rares valent évidement le plus cher, ainsi un rhinocéros noir dont l'espèce est en voie d'extinction peut atteindre 42000 euros). Ensuite, il ne reste plus qu'au "chasseur" à venir sur place tirer sur l'animal choisi auparavant!

 

Mais ce n'est pas la seule pratique, il y a aussi la "chasse prête à l'emploi" qui consiste à capturer une semaine après la naissance des bébés qui seront élevés en captivité jusqu'à atteindre une taille adéquate pour être chassés (dans des enclos bien sur!). Le client ne craint donc pas d'être attaqué et peut tirer tranquillement sur son lion à 38 000 euros.

L'ONG Traffic ne recense rien qu'en Afrique du Sud 3750 à 5000 lions élevés en captivité et de façon légale car ces animaux ne sont pas considérés comme sauvages donc leurs exécutions n'est pas "préjudiciables" par la CITES (tout en oubliant le fait que les bébés proviennent de femelles sauvages!).

Le magazine GEO rapporte qu'après de nombreuses dénonciations dans la presse internationale et sous la pression de diverses ONG, une loi interdisant le "canned hunting" ou "la chasse prête à l'emploi" a été votée en 2006 mais son application a été repoussée du fait que les lions en captivité ne peuvent pas être relâchés, alors quoi? bin on finit les stocks!!

 

Côté léopard, on tente par tous les moyens de tricher aussi, en Afrique du Sud, la prise des léopards est limitée à 150 individus par an mais ils sont bien plus à être traqués car ils menaceraient les troupeaux. Dans la réalité, il suffit pour un éleveur  de dire qu'il a eu des soucis avec un léopard pour bénéficier d'un permis d'abattage qu'il peut ensuite revendre aux chasseurs professionnels!

Le léopard est ensuite repéré et attiré avec une carcasse où il peut être tiré "comme à un stand de foire" (citation magazine Geo).

La nouveauté? chasser le léopard avec une meute de chiens! hé oui on arrête pas la bêtise humaine... Les toursites parient même sur le chien qui tuera le félin.

 

Aujourd'hui c'est l'arrivée des chasseurs richissimes russes et asiatiques qui font grimper les prix, ceux là viennent en hélicoptère au dessus de la brousse et tirent sur antilopes, félins, etc.  sans même poser le pied au sol. Ceci cause particulièrement préjudice aux rhinocéros car leurs cornes sont très prisées par les asiatiques pour leurs vertus... devinez quoi? Aphrodisiaques! (hé oui à croire qu'être en voie d'extinction rime avec vertus aphrodisiaque!) et même bagués et à l'intérieur du parc Kruger (parc national), les parades existent et les rhino ne sont pas en sécurité...

 

On parle aussi de la solution des "animaux shootés" c'est à dire qu'au lieu de tuer la bête, le chasseur l'endort seulement, le chasseur peut donc prendre sa photo devant son trophée et l'animal aura la vie sauve. C'est évidement oublier les conséquences de cette "chasse écologique" (oui ils osent l'appeler comme ça!) : d'abord les animaux peuvent ainsi être drogués 7 à 8 fois par mois (on imagine les conséquences physiques de ça), à ça s'ajoute les dommages corporels que l'animal se fait en s'écroulant sous l'effet du sédatif. Certains animaux se perforent des organes internes... Heureusement cette chasse a été interdite en Afrique du Sud en 2010.

 

Source: GEO n°384, Février 2011.

 

 



20/05/2011
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